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Ce que murmurent les cendres

Cette œuvre est une sculpture évolutive et participative, directement née en réaction à l’incendie de la plantation Nottoway et à la fracture mémorielle qu’il a révélée. Elle agit comme un contre-protocole qui répond au silence entourant spécifiquement les lieux de mémoire contestés et les récits effacés suite à cet événement.

L’œuvre est une sculpture d’une unique tige de cotonnier forgée en acier, se dressant tel un spectre indestructible de l’histoire que le feu ne peut effacer. Ses « fruits » paradoxaux sont des boules de papier froissé, arrachées aux pages d’un livre sur l’histoire coloniale le récit qui a nourri le système. L’ensemble est ancré dans un pot noir, une urne contenant les cendres symboliques de ce passé, une matérialisation du silence. Mais l’œuvre ne s’arrête pas là. Elle active son propre protocole. Le pot noir, initialement symbole de deuil, devient une « ardoise publique ». Le public est invité à y inscrire un mot unique avec un marqueur blanc. Chaque mot est une réponse à la fracture mémorielle, un acte de témoignage qui vient se superposer aux autres.

Au fil du temps, la surface se couvre d’un palimpseste de voix entremêlées, une archive visuelle de notre négociation collective avec l’histoire. L’œuvre devient moins un monument figé qu’un instrument qui met en scène la saturation, la complexité et la dispute de la mémoire. « Ce que murmurent les cendres »  est le résultat de ce contre-protocole : l’écho des voix contemporaines qui répondent enfin aux murmures du passé.

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